Melvil DIHOUET Melvil DIHOUET

Vermeille

Par Eela LAITINEN
(photo Sébastien)

(Version française plus bas)

Paikka joka on piirrettynä karttoihin, mutta kaikille salainen
Jossain rajan toisella puolen
Kadoksissa haaveen ja todellisuuden välillä
Sisäinen oasis jossa lepään
Oikeasti

Nimesi lukeminen lähtötaululla saa minut värisemään
Hohkaava turvantunne tiedosta että meitä sitoo suora raideyhteys
Ajatus että voin milloin tahansa hypätä junan kyytiin ja antaa minun viedä luoksesi saa minut hymyilemään
Muistan ensi tapaamisemme !

Soluni jähmettyvät vetovoimasta
Turva ja seikkailu samassa hengenvedossa
Jokin sisimmässäni leimahti ja mieleni huusi:
täältä saisin vastauksia.
Ylitsevuotava tarve luoda yhteisiä muistoja

Sisäinen tutkimusmatka
Rakastuin maisemaan
Tiettyyn kuvakulmaan
Horisonttiin
Kallion ääriviivoihin

Peilin kirkkaaseen maisemaan joka heijastaa sieluani
Pako urbaanista labyrintistä, laskeuduin salaiseen poukamaan
Kallioisen pesäni syleilyssä, vain aallot liplattavat kylään
Tänne loksahdin paikalleni

Mieli kulkee rantaviivaa patikkapolun mutkien tahdissa
Tuuli kaappaa arjen hölynpölyn
Käpertyneenä piilopoukamaani
Hiekasta kuoriutuu uusi tuore minä

Aaltojen tuudittamana liukenen mereen
Täällä minä asun kokonaisena
Kuten tavallista, olen vain käväisemässä
Täten asun täällä aina

Kuin aallot löytävät rantaviivan, tuuli työntää minua aina sinua kohti
Jokainen jakamamme hetki kaivertaa rakkautta syvemmälle sydämeni seinämiin
Havahtuminen

Eikö juuri tästä kaikessa olekin kyse?
Kokea olevansa oikeasti osa jotakin, jossain?
Mitä ”asua” muuten tarkoittaisi?

Version française

Un lieu tracé sur des cartes mais secret pour tous
Quelque part de l'autre côté de la frontière
Perdue entre rêve et réalité
Une oasis intérieure où je me repose
Vraiment

Lire ton nom sur le tableau des départs me donne des frissons
Le sentiment de sécurité exaltant d’une liaison ferroviaire directe
L'idée que je puisse à tout moment sauter dans un train et me laisser emmener chez toi me fait sourire
Je me souviens de notre première rencontre !

Les cellules de mon corps gelées par l’attraction
Sécurité et aventure dans un même souffle
Quelque chose en moi embrasé et mon esprit criait :
ici, j'obtiendrai des réponses

Envie irrépressible de créer des souvenirs partagés
Exploration intérieure.

Je suis tombée amoureuse d'un paysage.

D'un point de vue
L'horizon
Les contours d'une falaise
Le paysage-miroir lumineux qui reflète mon âme

Echappée du labyrinthe urbain, j'ai atterri dans une crique secrète
Dans l'étreinte de cet antre rocheux, seules les vagues me visitent
Là j'ai retrouvé ma place
Mon esprit le long du littoral suit les virages du sentier
Le vent capture la poussière du quotidien

Blottie dans ma cachette
Une nouvelle moi émerge du sable
Les vagues me bercent, je me dissous dans la mer
Ici, je vis entière

Comme d'habitude, je ne fais que passer
C'est ainsi que j'y habiterai toujours

Les vagues trouvent le rivage, le vent me pousse toujours vers toi
Chaque moment que nous partageons sculpte l’attache plus profondément dans les parois à cœur ouvert
En éveil

N'est-ce pas cela l'essence de tout ?
Se sentir faire partie de quelque chose quelque part ?
Sinon, que signifierait « habiter » ?

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Becoming the outside

Par Abigail TOLL
(photo Shub Roy)

Is this where I’m most at ease?
In a nature both embalmed and visceral.
Glazed in Saharan dust.
Unable to sleep at night, sensitised to the wild nothingness.

Island solitude feels like embodying oblivion.
The riotous wind sounds centuries of whistles across volcanic earth:

a synthesis of black lava and busted hotels.
Their interiors are so sparse they become the outside.
Inside, I am the same.

Here, possessions are obsolete.
Yet plastics still commune by the waves.

Still, the rocks
– steadfast minerals that once flowed –
are unmoved.
Still, my spirit is.

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Les entours

LES ENTOURS
Par Julien HOEPFFNER
(photo Marcus Cramer)

Les ronces n’étaient pas là hier. Elles y étaient bien sûr, elles y sont un peu plus maintenant, dépassant une ligne imaginaire, une longitude qui leur fait prendre possession du lieu.

Une photo de ma tante : 20 sangliers traversent le jardin, en file indienne, au crépuscule.  Le soir dans ce jardin ouvert sur les anciens champs de prune d’ente, je sors encore une fois donner leur chance aux étoiles filantes. Les grognements partout dans les ombres font sourdre des peurs ancestrales.  Je fais retraite.

Dans la maison, depuis cet été, lorsque nous rentrons diner, les chevreuils viennent aux fenêtres chercher les herbes tendres.

Hier j’entendais que les orques s’attaquent aux voiliers.

Resurgissement des animaux, acculés aux frontières symboliques qui nous en séparent. La pression des terres perdues et des peurs enterrées fait porosité.  J’entends les hardes de centaures en plantant la roquette sauvage. J’attends les rages en moi du minotaure.

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L’éprise

L'ÉPRISE
Par Melvil DIHOUET
(photo Kamil Pomykala)

Le gave est un torrent dévalant la montagne. Parcourant des km, il ne s’essouffle que rarement, parfois perturbé par des obstacles, rochers préoccupants, appelons les chicanes, tantôt par des reliefs tortueux qui fait plier sa course, appelons les méandres.
Les cours d’eau sont des récits qui parlent bruyamment. De la première goutte d’eau, la plus haute (en amont) à la dernière goutte d’eau, la plus basse (en aval), il reste un torrent.

N'y voyez pas un flux, un mouvement. N’y voyez pas qu’il change, qu’il est un symbole de l’impermanence. Ne croyez même pas qu’il descend. Ne croyez pas non plus qu’il vous entend.

Les histoires qu’il raconte ne se lisent pas de gauche à droite (ni de droite à gauche). Elles ne cherchent pas un sens et d’ailleurs n’en trouve pas. Tous les mots se mélangent et les élucubrations et les tergiversations et les pérégrinations n’aident en rien. Détournez-vous.

« Nul n’entre ici s’il n’est géographe » aurait dit la montagne. Les calculs : illusions arithmétiques, détours algorithmiques, impasses géométriques. Les métriques sont des méprises.

La nappe des grandes landes ne se mesurent qu’en échappée. Celle qui part de la clairière maculée de genêts et de mimosas (les jeunes plants ne fleurissent pas encore, sont difficiles à déchiffrer). Trouée de pins maritimes, elle a tenté d’accrocher au relief des ajoncs, des bruyères, quelques fougères, un cluster végétal sur l’épaisse portée. Improvisation libre.

Parfois le paysage ralentit, se disperse (le torrent immobile est toujours en observation). Il « donne lieu » à une clairière, ce « centre vide ». La pinède aussi manque d’air (parfois elle tremble). N’y voyez pas d’énigme.

Un vallon envahi par le sable peut décider de fuir. Grain après grain, la terre quitte la terre pour retomber par terre. Chaque gravier de rivière y pense et le crie, le dit, parfois le chante. Le lit de la rivière se meut, ménage, il agence. Éprise pas étreinte, la montagne consent.

Nous continuons à marcher. Peu d’échos parmi l’orchestre.
Nous décantons les paysages.

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Museum Mile

MUSEUM MILE
Par Melvil DIHOUET

(photo Melvil Dihouet)

Soupirant
Nuit froissée par la pluie affalée
les : bouches décousues hurlantes
de toucher le ciel en égratignant la lampe
je ne peux pas
écouter ce que je
/pense
une tension ou une griffe : le recouvert des feux
ce qu'il voulait prouver et le bâillement béant
de l'égout
sorte de sortilège car tu ne pèses rien sinon ta sieste
vierge clignotant, exhumant, sursaturant les faits
/les effets
mais le fond a bougé et elle ressemble dans ses brillances crayeuses
à un refébrilateur
flux saccadé; les avions ; les alarmes et les secrétaires de 
bienséance se sont tus
j'ai réussi après les orages
la repréhension des sols / eux/ ceux  / partagés
île imposante, vive et roborative
ce ne sont plus les degrés exprimés mais ressentis
caché : coché : couché sous les a-coups de vernis
une mélodie des années 60 s'est imposée au sentiment qu'
avait pu nous procurer cet espace / progressivement
relié pour faire un lieu
dépasser deux rues : avenues:  long délai et observer
sur le visage les traces infimes inscrites par le territoire
élan persistant
et la répétition et la répétition
vérifie toujours avant de dormir profondément
la célérité n'est qu'une rime
un ballon cogné en avant que nous n'avons pas trouvé
dans les livres
les lucarnes égarées sont autant de signes, de phares inusités
/ de chansons affligées à l'appel des passants
la conclusion a été enregistrée en milieu de
journée le temps
ne pouvait pas attendre
comme un /même forme
couloir de verre, fauteuil de verre, regard élagué
les: immeubles : et les :gens : étaient des   :   oeillères
que chaque mère a besoin de quitter
toujours plus de bruit, de mesures et de douleurs criardes
écoper les lumières
/des étages et sinon à défaut
/ des étagères
façade de béton, façade de brique (/ou de verre)
difficile de percevoir  la distance de
et la frontière entre
le son – le silence
et les frères mis à mort
les broderies des derniers jours
couverture antique: Patine moderne
que de mouvements immobiles et volontés inutiles
dans ces carnets
l'été n'est pas à prendre
et le courage abreuvé dans une flaque
les rumeurs résonnent comme
les tweets des gouttes de pluie /: assis sur un petit mur
tous les dix mètres, arrête + observe, je fais le
gué, poursuis, respiration bloquée, expire
une
Circulation en rond et la curiosité singulière des
hexagones marquant le sol
deux séparés en 1/3 et 2/3 s'ils sont différents n'y
pense plus . chaussures parallèles
goûter le sel et l'occident des péremptions
peurs diluviennes
des enfants hurlent / dansent : s'apostrophent / courent
sans emporter le sens
on voit en dessin entre les feuillages d'autres
d'aplomb, marche
jambes croisées heures rallongées
une philosophie de raisin sans pépin
selon les rues et les carrefours le dogme varie
la moiteur fond
Soliloque des racines en l'absence du verger
héros dans les : cases
et les:casernes /regorgées de terre, d'eau et de fer
rouille grouillante
tant les sirènes sont détachées au loin
le quadrillage est similaire à un cahier les carreaux
de la taille d'une épée (bouton + aiguille)
chas transpercé de drapeaux de drapeaux de drapeaux
haute-coutume
l'assorti des chevaux solitaires, merles exubérants,
moteurs rougis, fièvres
des portes ouvertes ou cette même vague
impression :d'écrans allumés
sacs plastiques éventrés, longue pluie
recouchée, relevée, répétée
: peu de voix mais des
cohortes
n'essaie pas d'entrevoir les logiques
animal principal
enfin
le plongeon sans gilet / sans filet et des lunettes de cendre
alors pourquoi descendre, ce qui revient
à dire
pourquoi attendre
des gants de boxe, des lunettes et un tee-shirt sous une
chemise
il existe au-dessus / des âges / un
chemin de fer émaillé
poursuivre
le son d'une serrure
le claquement de porte
les boutons et flèches signalétiques
l'ascenseur
sous-sol sombre
extrait de menthe : sans pente
pastels et ocres
la lueur blanche a rebroussé la route
des quartiers, des villes et des hauteurs tonales
les rues, les points et les croisements : tremblent
sous le petit, le grand
soutien souterrain
qui allume, qui actionne, qui éteint
science des ensembles, théorie des multitudes
milliers de pavés, milliers de briques, milliers d'images
vitres descendantes ou ascendantes
Des repères précis
mouvant mais précis
ballons ou tapis de couleur jaune
feuille étalée de couleur rouge ou bleue
et feu d'étoiles
comme le carré qui tourne donne illusion à la
roue
:coudes à relever au-dessus des fleuves
la plupart du temps / la plupart des gens
ascension montagne cadre gris
table blanche chaises blanches cerclées d'émail
je remonte à l'envers un Tetris involontaire
encore une dizaine accroche bute cramponne
comment les retards imprègnent les
cadres et le fond
une protection double et réversible
pas une solution
encore une dizaine sablier compteur registre
des foules d'échoppes s'
aligner
toujours (ou très fréquemment) cette volonté vaine
de trouver un ruban
Une affaire l'alcool aidant
le cercle : est : vide amour laissant
pour ne pas repenser au présent
et l'enclume
le serveur affable verse d'illusions
les vecteurs redessinent les étendues et les
perspectives
avenues naïves, utopies magnétiques
kilomètres de chair
avènement : piètre météorite
les aimants sont cinglants
quelques
grues, passerelles, échafaudages, échelles, pancartes,
tuyaux, gaines, cabines, brises de face
le travail dure une journée, l'inspection enfin
sur le ventre oublié des rancoeurs expiables
sur une rame pendant cinq à sept stations
porte le monde
Quand
le silence fuse
absente
redoutable paix
quiétude inquiète
l'avenir lové entre deux coussins
compte un à un les points jambes suspendues
le rideau perce points encore suspension
pied droit au mur petits doigts triangle
la grande histoire en coin
des tas de livres, de textes, d'insectes
et les soupçons climatisés
les autres rêves
l'erreur de l'heure où il décida d'être normal
réalité frappée la vie est sauve : / claire au clairon
: du matin / ou du deuxième lever
pendre ou reprendre loup solidaire
à
quel moment il fera jour
quand
l'impose
ouvre-fenêtres

Melvil Dihouet
New York City, 18 juillet 2012

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Les absorbés

LES ASSEMBLEURS DE NUÉES
par Melvil DIHOUET

Ce pourrait être un jeu triangle carré rond ciseaux pierre feuille
(prise de vue POV en VO/°

le personnage principal est -tout ) fait- accessoire+ pas une affaire de crédibilité ni de légitimité plutôt
ce n'est pas c'est comme cela que§la définition est donnée
il y a Cependant un épiCentre
à partir duquel le vertige des contractions spasmodiques
l'inconscience ou la plus redoutable des tactiques qui consiste à dissimuler
camoufler sous le voile de la surenchère,-activité,-production-investissement
°-p

pendant

que tirer _frotter- frôler les différentes cordes fredonner
le vol du bourdon
nombre de vibrations battements par seconde, quelle fréquence
la hauteur, la durée et l'intensité de nos gestes+ / prosodie = une gestique
gymnastique, religion éphémère du chorégraphique

-853

les sons se diffusent plus rapidement à la surface sans étouffement selon les forces mobiles d' affaiblissement longue fatigue
alors ON poursuit.poursuivre.persister.persévérer
autrement
ne pas faire événement, se rappeler de beaucoup surtout se concentrer, fermée une partie des vivants devenus abstraits artificiellement
chercher et rechercher
continuer sinon commencer, la grande jubilation de ce qui naît /avec le potentiel de //se//développer
une Focale très ciblée ignore les angles morts ; quoi ?

c'était en train de se faire tout se jouait dans l'abandon

l'autre destin grossier de l'oubli
Faire advenir mais il faut décider vite
ressentir la chaleur électrique du retour, rarement du tournant
oui retrouver les dedans



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Les éperdus

LES ASSEMBLEURS DE NUÉES
par Melvil DIHOUET

indolore
la société liquide ne les a pas épargné
:
épreuve des langues
il ils îles se trouvèrent épris

et elles ;

l'été se lit dans les deux sens mais.
Complet compléter le couplet toujours
la douleur quand elle est vive
formidable Digue qui empêche de compter, remarquer/analyser, noter,,
la couleur quand

plus_* c'est-à-dire
de larges int o n a ti o ns
ce sont les ouvertures fermes pour //
racines visibles
les ardeurs du feu ne justifient pas l'incendie
prolongements et prolongations élongations
Différents types de lecture pour une plaie
éloquence univoque, logorrhée

débordé-e
leur philosophie du bouchon ou du
:détournement
1.aplatir2.aplanir3.replier
respiration primale :: aspiration
amativité dérobée ? Loin
Ce
ne sont pas des besoins ou pire des manques
Une flèche

Alors c'est l'élan ou l'allant qui domine et perdre
concentrer se concentrer ou faire l'attention
de
oubli/la tentative
faire un dessin schématique+esquisse*¨de
Ne voient que ce qui dépasse, périphérisme
ce qui nous entraine.emporté
braises soufflées donc attisées
par Hasard ou par manifestation
mouvement flux continu

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Les isolés

LES ASSEMBLEURS DE NUÉES
par Melvil DIHOUET

Une avalanche de livres, des millions de pages meurtries par des mots et
Surtout les i-n-t-e-r-v-a-l-l-e-s
entre les mots : entre les lignes
devient leur thébaïde fertile

Humains/humain:Lieu-tenant du néant
supporté par le
miljö
L'influence

un petit point;forme aveugle
vu de loin
ces arrogances boursoufflées =orgueil dont les voiles sont
pleinement gonflées. ce qui
était au départ un état puis un élan
une époque puis un schème, un dogmemaintenant le naufrage ah

la mort mord modernité
personne ne sait dire s'ils se sont enfuis, s'ils ont quitté, démissionné
ou simplement s'ils se sont abstenus. mais ils ont consenti
à Distance les uns
les autres au-delà
nourrir inlassablement et remplir sans relâche pendant qu'ils écopent
on dirait qu'ils sourient en sifflant ou
on pense à des erreurs ou à des errements
une quantité ;négligée

comment se laissent entendre à crier les murmures frappent les parois chaque
phonème
une tentative de percer l'intranchable muraille par ce questionnement
parce que chacun est un tenseur en soi et dans le monde
des variances des variations de légers agencements
ce sont ces petites pierres qui provoquent la plus puissante poussée
l'Arrêt du fleuve
alors scruter les berges, les marges, les grèves ; soulever ses pas lourds dans la bourbe
mesurer les alluvions et comptabiliser chacun des sédiments et cette
psychologie du sable

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Les égarés

LES ASSEMBLEURS DE NUÉES
par Melvil DIHOUET

Les vertiges au fond ne sont que les vestiges
/de la crudité
des expressions, sensations, suppositions qui
s'insinuent. ;/
Noient l'élan :dans une flaque d'eau
Les brillances, reflets, les lueurs sont des multiples
pas de repère ou point de repère

?

:les égarés écopent en s'inondant
est un bouilleur du calme
car le silence ne vaut pas le serein
tels les cercles noirs tournent !/rayures
rayé;raillé.guider et finalement rallier
la spéculation

du marché qui a fait des signes des insignes
Torrent d'affligés
La mesure battue, frénétique rythmique qui consomme et
consume
ils
voulaient apprendre à écouter, ils ont éludé. L'envers
ils se sont éludés
parfois les murmures ajoutaient : néantiser
Os victimes d'estompage, artères en demi-teinte
Et l'évaporation
alors d'aucun cherche le suaire, pour
rejeter la faute, ensevelir, envelopper le monde
orner la tête de rubans. couvrir de maquillage. atténuer les
masquages
Ah à
diluer et dissoudre ne sont pas éteindre
les leurres et les lueurs qui éclairent

tous les champs buissonniers
occultation est =Une science de
l'auscultation

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Les effacés

LES ASSEMBLEURS DE NUÉES
par Melvil DIHOUET

Les ruisseaux d'idées vagues sont le plus court chemin vers/
l'intuition
Quand s'échappe le sort loin de la sagesse fauve/
l'intention
Linéature ? Littérature : désignation en creux
Des monuments aux mots pour décrire
L'indicible, indescriptible, inaudible, invisible, inaccessible

<?

ce sont ceux qui s'éloignent, se saisissent du champ, ouvrent large
Iels creusent leur art buriné de l'absence étirée de tout son long
un repaire dans les méandres
Etouffent l'évidence par des danses insensées
Brouillent les pistes, décochent : les cases, écorchent
les phases et phrases, phrasées, bouffées ininterrompues

Des échos simples, cris minimaux et feutrés
regards hagards, humeurs bluettes, silences en suspension
l'indifférence les relègue à la lueur
flamme sèche, flammèche, jouer avec les ombres
Sombres vertiges qui dirigent
oubliés, oubliées
l'effroi qui mort leur os -parfois- partout
et la joie obscure de découvrir et retirer le voile cet épais emballage
désosser, décarner, désincarner
souvenirs spiritueux distillent la distance

L'écoute est le seul guide ; une renonciation
docile, douce, discutable. qui fait l'aggradation
les légères enveloppes
Jeu délicat des ébauches et échanges et effusions
la brumaille illumine
porte en larges nuées le plus fragile, le plus sensible
le plus vulnérable et solide repli/ la/résistance
appelée communément
:une dignité.

S'effacer, c'est facile : le risque est de rester

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